
Interview
Alain de Roany
Directeur de Prodifac
Nos laboratoires évaluent les possibilités de développements des cosmétiques solides. Aujourd’hui tous les feux semblent au vert, alors comment se lancer dans l’expérience ? Alain de Roany nous partage sa vision.
Comment percevez-vous le futur des cosmétiques solides ?
Les laboratoires Prodifac ont été précurseurs en matière de formulation Bio. Voilà près de 15 ans que nous sommes certifiés Ecocert ; nous avons été l’un des premiers à gagner les Victoires de la Beauté avec un produit certifié Cosmébio, contenant un pourcentage important d’ingrédients Bio. C’est dans notre ADN et il était naturel de pousser plus loin, vers des produits écologiquement encore plus responsables, alliant respect de la planète et du consommateur, tout en demeurant performants (efficacité, sécurité et galéniques).
Et maintenant, les cosmétiques solides représentent de nombreux atouts pour la Planète : économie d’eau, logistique plus respectueuse de l’environnement, durée d’utilisation importante pour le consommateur et bien sûr moins d’emballages.
"Actuellement, l’essentiel des cosmétiques solides concerne des produits lavants ou des déodorants. La valeur ajoutée de Prodifac réside dans la mise sur le marché d’autres types de produits encore peu présents : produits de soin visage ou corps, produits d’hygiène et aussi des produits par exemple anti moustiques. Tout cela, bien sûr, en maintenant un niveau élevé d’exigence relativement à la naturalité des formules."
Comment envisagez-vous de vous différencier ?
L’idée n’est certes pas nouvelle : savons, déodorants solides, beurres de karité, de mangue, etc… existent depuis longtemps. Ce qui est nouveau et de plus en plus affirmé est la prise de conscience écologique. C’est pourquoi, j’ai la conviction que la recherche de nouvelles applications à la cosmétique solide est une tendance de fond et une nécessité.
C’est la raison pour laquelle j’ai décidé que les laboratoires Prodifac prendront leur part à ce développement vertueux. Nous travaillons actuellement avec des partenaires tant pour la formulation que la production. Dès que nous aurons atteint une taille suffisante, nous rapatrierons ces tâches au sein de notre laboratoire.
Actuellement, l’essentiel des cosmétiques solides concerne des produits lavant ou des déodorants. La valeur ajoutée de Prodifac réside dans la mise sur le marché d’autres types de produits encore peu présents : produits de soin visage ou corps, produits d’hygiène et aussi des produits par exemple anti moustiques. Tout cela, bien sûr, en maintenant un niveau élevé d’exigence relativement à la naturalité des formules.
Le Made in France au programme ?
Notre laboratoire est très attaché à ses racines ancrées dans la Côte d’Azur. L’aspect local est important. Produire à Monaco c’est travailler dans un environnement très exigeant, comme en France. Nos partenaires sont français et monégasques, d'ailleurs nos salariés sont à 95% français. Prodifac est une belle réussite grâce à cette double culture. Il est envisageable à moyen terme de produire les cosmétiques solides en France.
Pensez-vous pour autant continuer les cosmétiques classiques ? Pourquoi ?
Bien sûr. Le solide ne peut pas tout. Il reste une très grosse part du marché pour le non solide : par exemple, des huiles capillaires, des déodorants pieds, des bains de bouche, certains produits contenant des actifs fragiles risquant d’être dégradés par le mode de fabrication « solide », etc …